Autour de l'exposition Worth. Inventer la haute couture—A fil ouvert : la robe aux lys et la cape russe dévoilées
Par Anastasia Ozoline, restauratrice textile au Palais Galliera, et Camille Sagnes Kravtsova, étudiante en M2 conservation restauration des biens culturels spécialité textile à Paris 1- Panthéon Sorbonne
À l'occasion de l'exposition Worth. Inventer la haute couture, d’importantes études préliminaires ont été menées sur les textiles de la maison Worth conservés au Palais Galliera, avant leur restauration et leur présentation en salle. Découvrez ou redécouvrez deux pièces exceptionnelles, la robe aux lys et la cape russe, racontées sous toutes leurs coutures par des restauratrices.
Radiographie d’un chef-d’œuvre de la maison Worth : la robe au lys de la comtesse Greffulhe
Entrée au musée par un don de la famille Gramont héritière de la comtesse Greffulhe en 1978, la robe aux lys est l’un des chefs d’œuvre emblématiques des collections XIXe du Palais Galliera, musée de la Mode de Paris. Cette robe a fait l’objet d’une commande spécifique de la part de la comtesse Greffulhe à Jean-Philippe Worth, en 1896, alors qu’il avait pris la direction de la maison de couture de son père Charles Frederick Worth, un an auparavant. Nous évoquerons donc le contexte si particulier de la création de cette robe, et nous expliquerons pourquoi il a été nécessaire de la radiographier avant d’entreprendre une restauration, et surtout, ce que cet examen aux rayons X, effectué au centre de recherche et de restauration des musées de France, a révélé des nombreux remaniements que cette robe a connus depuis sa création ».
La cape dite « russe » de la comtesse Greffulhe : un rare exemple de réemploi griffé Worth et les contours fragiles d’un vêtement de mode de la fin du XIXe siècle.
La cape dite « russe » de la comtesse Greffulhe est réalisée à partir d’un kaftan de Boukhara offert à la comtesse par le tsar de Russie Nicolas II. Vers 1896, la maison Worth transforme le costume traditionnel en création de mode. Nous proposons d’explorer son histoire matérielle et d’aborder la problématique de la doublure en soie chargée, ajoutée par la maison Worth, dont la dégradation inéluctable représente un défi pour tout restaurateur.
Personnel ESMOD
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